On appelle marbrerie le travail de découpe et de transformation de toute pierre suffisamment dure et compacte pour pouvoir être polie, et donc de certaines roches qui ne sont pas du marbre au sens géologique. C’est le cas du granit, dont la dureté et la résistance à l’usure en font un matériau de choix dans la marbrerie funéraire.
Un art millénaire
L’art de la marbrerie remonte au Néolithique (« l’âge de la pierre polie ») : initialement utilisé dans le domaine funéraire, il se développe considérablement dans la Grèce Antique, où, en matière de sculpture comme d’architecture, il est prisé pour son poli et sa luminosité.
Le saviez-vous ? Le mot « marbre » vient du grec marmaros qui signifie « pierre resplendissante ».
Par la suite, l’usage d’une roche est fonction de la richesse du gisement. En France, c’est à Colbert que l’on doit le développement et la renommée des carrières françaises de granit (Pyrénées, Languedoc, Provence, Ardennes).
C’est aussi vers la fin du XVIIe siècle, avec l’individualisation des sépultures, que les premiers monuments funéraires en pierre, tels que nous les connaissons aujourd’hui dans les cimetières, commencent à être posés.
Du matériau au monument funéraire
Traditionnellement constitués de marbre, de granit, de pierre calcaire ou reconstituée, les monuments funéraires sont aujourd’hui façonnés uniquement à partir du granit. Contrairement au marbre, le granit est une roche à structure grenue, qui résiste particulièrement bien aux intempéries, sans corrosion ni changement de teinte.
Jusqu’au milieu du XXe siècle, le travail reste manuel, de l’extraction jusqu’à la pose, et le granit se travaille (depuis l’Antiquité !) à l’aide d’outils de découpes et de burins en fer. L’industrialisation par la suite des étapes de sciage, de débitage et de polissage facilite la fabrication d’un monument funéraire ou cinéraire, bien que cela reste une pratique artisanale et délicate. C’est ainsi que le matériau est contrôlé à chaque étape, tout comme l’est le monument une fois les ensembles et sous-ensembles ajustés.
Enfin le travail de marbrerie désigne aussi en matière funéraire l’installation des sépultures et leur rénovation.
Un savoir-faire artisanal unique
La marbrerie, présente dans des activités très diverses tels que la décoration et l’ameublement, le bâtiment et la construction, trouve pleinement à s’exploiter dans le domaine funéraire. En effet, au savoir-faire artisanal s’ajoutent des compétences complémentaires telles que la marbrerie d’art et la marbrerie fine (marqueterie et gravure).
A partir d’un ou plusieurs blocs du granit choisi, le marbrier découpe tous les éléments de la tombe (le soubassement, la semelle, la tombale et la stèle), qu’il façonne et polit. Ces éléments seront ensuite assemblés pour former le monument funéraire ou cinéraire. Le marbrier réalise aussi les gravures personnalisant le monument.
À noter : le marbrier funéraire peut également assurer les travaux de terrassement et de construction du caveau.
Le métier de marbrier funéraire requiert donc des compétences techniques spécifiques, mais également un sens esthétique et de grandes qualités humaines, pour formaliser avec écoute et respect la demande des familles. Artisan du monument funéraire, il concrétise le souhait des proches depuis le choix du granit utilisé à la pose de la sépulture.
Pour en savoir plus
LES ÉTAPES DE FABRICATION D’UN MONUMENT FUNÉRAIRE
La fabrication d’un monument funéraire est confiée à un artisan dont le savoir-faire spécifique est de travailler le granit. Le travail de marbrerie consistera à transformer un bloc brut de granit en différents éléments qui, assemblés, formeront le monument funéraire ou cinéraire.
Spécialiste du travail des roches dures, le marbrier est l’artisan qui découpe, polit et grave la pierre. L’art de la marbrerie s’exerce ainsi dans des secteurs très variés tels que le bâtiment, la décoration mais surtout le funéraire.
LA COMPOSITION D’UN MONUMENT FUNÉRAIRE
Le plus souvent en granit, chaque monument funéraire (ou cinéraire) est composé de différents éléments découpés, polis puis assemblés par le marbrier funéraire.
Pour aller plus loin :
Un monument funéraire est l’évocation du défunt et un lieu de recueillement. Cependant, l’achat d’une sépulture est soumis à plusieurs contraintes aussi bien technique, que budgétaire.
ENTRETENIR UN MONUMENT FUNÉRAIRE OU CINÉRAIRE
Entretenir une sépulture, c’est honorer la mémoire du défunt. Quelques gestes simples vous permettront de préserver la qualité de la marbrerie et de conserver la sépulture en bon état.